2018 ou l’année où je me suis redécouverte.

2018 ou l’année où je me suis redécouverte. Il y a un an j’arrêtais mon corporate job pour vivre de ma passion. Une décision qui a été difficile à prendre; après de longues années d’études, j’ai enchainé les stages, les CDD et j’avais finalement trouvé un poste qui me plaisait au sein d’une agence d’architecture Parisienne très réputée et qui me permettait de bien gagner ma vie. Je partageais donc mon emploi du temps entre mon travail 9H00/19h00 et mon autre travail 19H00 till late. J’avais une sorte de dédoublement de personnalité; architecte la journée, blogueuse mode le soir.

Il m’arrivait de prendre un Uber pendant ma pause déjeuner pour aller shooter un look, rencontrer une agence de presse ou faire les défilés. Je jonglais assez bien avec les deux mais j’avais toujours cette frustration de ne pas pouvoir faire tous les voyages qu’on me proposait, aller aux différents événements qui se déroulaient en journée ou tout simplement avoir plus de temps pour travailler mon contenu. Je disais souvent à mes amis « Quand je serais blogueuse à plein temps je pourrais faire ci… je pourrais faire cela… »

Et puis un jour je me suis sincèrement posé la question: Qu’est ce qui te retient? Je m’étais dis qu’il fallait que je termine mes études, puis trouver un premier job, avoir une expérience professionnelle, de bonnes références..avant de tenter autre chose. Et j’ai donc choisi, fin 2017 de m’essayer à autre chose et vivre de ma passion.

J’avais quitté le Maroc et mes parents à l’âge de 18 ans pour vivre seule à Paris puis j’ai réussi à être complètement  indépendante dès ma sortie de l’université. Ce nouveau challenge me ressemblait et j’étais motivée à l’idée d’en faire un succès !

Mon blog avait déjà 5 ans  et mon compte Instagram me permettait de maintenir mon rythme de vie, j’ai donc décider de donner une chance à ce projet que j’avais démarré alors que je n’étais encore qu’étudiante.

Dans ces moments là, il y a les gens qui te regardent avec de grands yeux et ceux qui t’encouragent. Heureusement,  les personnes qui comptaient le plus pour moi ont été très positives et encourageantes et la peur que j’avais de ne pas réussir à m’en sortir dans cet univers s’est atténuée.

J’ai donc commencé l’année 2018 sans job mais avec un rêve, et ça je vous le dis c’est plus motivant que n’importe quel salaire! Je me réveillais chaque matin avec un enthousiasme et une motivation que je ne me connaissais pas, j’étais ma propre boss et ça c’était grisant.

C’est donc avec mon ordinateur dans une main,  mon portable dans l’autre que j’ai travaillé à fond sur mon projet: mon blog, mon Instagram, ma ligne de vêtement. Je n’ai pas raté un mail, une opportunité, un voyage, un événement, pendant mes 8 premiers mois de blogging intensif, et ça a porté ses fruits. Mon compte instagram augmentait en followers et j’ai eu la chance de faire de plus en plus de collaborations avec des marques prestigieuses ( j’avais 70K en décembre 2017 et aujourd’hui 104K ).

Mais il fallait être à la hauteur de cette responsabilité, car quand tu n’as ni horaires ni obligations concrètes, quand ton métier est simplement basé sur ta volonté de création, il faut avoir une sacrée dose de motivation et y croire sans faille mais toujours toujours se remettre en question ! Je ne supporte pas les personnes arrogantes qui pensent tout savoir sur la vie… je trouve que l’humilité est le trait de caractère le plus appréciable chez une personne.

Mais mes remises en question se sont multipliées pendant l’année : » Mon travail est-il cohérent? Mon contenu est-il assez qualitatif? Mon style est-il apprécié? ( = est-ce que j’ai assez de likes)  Ai-je bien fait de me lancer là dedans? (= est-ce que je vais réussir à avoir assez de contrat pour payer mon loyer)  Est-ce que je ne deviens pas trop superficielle?  ( =  me mettre en avant tous les jours de 8H00 à 23H00) Quel est le but de mon travail? Qu’est-ce que je créer concrètement? Est-ce que l’image que je projette est fidèle à qui  je suis?  Et pendant toute l’année je gardais en mémoire la phrase que m’a dite l’une des personnes qui m’est la plus chère et qui me hantais un petit peu: « surtout ne te perd pas ». Difficile quand on enchaine les voyages, de Los Angeles à Cannes en passant par Barcelone, New York ou Chicago, je ne m’arrêtais jamais. Et c’est au bout de 8 mois juste après l’été  et mon premier voyage à New York, une ville que je rêvais de visiter pourtant, que j’ai senti que je n’en pouvais plus et que j’ai décidé de prendre du recul. Je faisais le constat que je m’étais effectivement perdue. Perdue dans cette volonté de tout vivre très vite, beaucoup trop vite;  que ce soit pour mon corps (j’ai perdue pas mal de kilos) ou pour mon esprit ( j’avais souvent des angoisses et je passais des heures à parler aves mes soeurs ou mes meilleures amies sur FaceTime pour essayer de garder les pieds sur terre). Je suis donc rentrée à Paris et  j’ai décidé de refuser la majorité des voyages et me suis reconcentré sur ce que j’aimais faire au tout début de mon blog il y a 6 ans: poster mes looks, mes inspirations et véhiculer une image positive. Moi qui ne passais pas plus de 3 jours d’affilé chez moi, j’ai décidé de prendre soin de mon intérieur et de l’aménager comme un studio pour mon activité. J’avais envie de me recréer un cocon et de donner un espace à ma créativité ( d’où le piano, un instrument dont j’ai joué pendant toute mon enfance et que j’ai dû arrêter en arrivant en France).

Cette deuxième partie de mon année a était celle de la maturité. J’ai commencé par  lister mes envies, mes objectifs et j’ai essayé de les matérialiser. Il me reste encore pas mal de choses à mettre en place mais j’ai décidé de le faire sans me mettre de pression et de faire les choses à mon rythme, avec beaucoup de rigueur et d’engagement. Ce sont à mon avis les clés pour réussir dans un univers où le personnel et le professionnel se confondent. Il s’agit d’entretenir cette image que l’on a finalement créé soit même. Une image qui est parfois difficile à parfaire dans un environnement où chacun se met en scène sous son meilleur jour.   Je mentirais si je disais que je dérogeais à cette règle, car je me retrouve souvent à essayer de rentrer également dans le moule de la »blogueuse parfaite ».  C’est ce qu’on appellerait le risque du métier, et je rajouterais que la comparaison est parfois difficile à vivre, tant la « concurrence » est rude.  Pour ma part, j’essaye  de suivre mon chemin et de justement m’inspirer de ceux qui font mieux et non pas les jalouser ou qu’ils deviennent une source d’angoisse.  Au final, tout métier a ses difficultés mais vous savez quoi? Je ne l’échangerais pour rien au monde.

Ce que j’ai vécue cette année grâce à mon travail est juste exceptionnel, je m’en suis rendu compte en écrivant cet article. Mes voyages, mes rencontres m’ont tellement appris, j’ai des souvenirs incroyables et j’espère avoir la chance de continuer encore longtemps! Ce que j’ai appris cette année en gérant une entreprise seule, en mettant en place les jalons d’un projet sur le long terme (avec ma marque de vêtements Bahaar)  et surtout en apprenant de nouvelles choses sur moi-même, c’est grâce à ce petit blog que j’ai ouvert dans ma chambre d’étudiante il y a 6 ans… Et si en  2018 je me suis redécouverte, c’est parce que  j’ai appris que je pouvais être plus forte que je le pensais et faire face à des situations dont je ne me pensais pas capable, de passer au dessus des qu’en-dira t-on et de croire en moi tout simplement.

Je vous remercie pour cette année passée avec vous, pour votre confiance, vos messages quotidiens qui me donnent tellement de courage et de motivation, et j’espère ne pas vous décevoir cette année.

Je vous promets de rester fidèle à moi même et à ce qu’on a commencé à construire ensemble.

Je vous embrasse et vous souhaite la plus belle des années,

 

Sofya

 

 

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